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Euphrasie Yao mobilise les voix de la paix et du leadership féminin à 3 mois de la présidentielle - Publiée le 05/08/2025

  
  

Abidjan, Côte d’Ivoire — À trois mois d’une élection présidentielle annoncée sous haute tension, une voix féminine s’élève, non pas pour diviser, mais pour rassembler. Celle d’Euphrasie Kouassi Yao, ancienne ministre ivoirienne et Conseillère Spéciale du Premier Ministre chargée du Genre, architecte discrète mais résolue du programme CRÉA-PAIX, une initiative transversale qui fait dialoguer le politique, le citoyen, et surtout… les femmes.Une scène virtuelle pour un appel global

L’invitée d’honneur n’est autre qu’Élisabeth Moreno, ancienne ministre française déléguée à l’Égalité femmes-hommes, aujourd’hui PDG de Ring Capital et présidente de la fondation ADWIN. Venue tout droit de Paris, cette Franco-Cap-Verdienne au verbe engagé incarne le combat pour l’égalité des chances, tout comme la réinvention d’un leadership afro-descendant ancré dans la justice sociale. Sa participation symbolise une passerelle : celle entre les générations, entre l’Afrique et sa diaspora, entre la politique et la paix.

À ses côtés, une autre figure majeure des médias africains : Denise Époté, Directrice de la distribution et du marketing chez TV5 Monde. Connue pour avoir imposé la voix africaine sur les écrans du monde, elle s´impose aujourd’hui comme une ambassadrice de la paix médiatique et culturelle. Son engagement : faire entendre les récits positifs d’un continent souvent caricaturé, et rendre visibles les femmes qui le transforment.Une pédagogie politique de la paix
Depuis plusieurs années, l’ancienne ministre, formée à l’école des politiques sociales et des droits humains, façonne patiemment le programme CRÉA-PAIX : Créativité, Résilience, Éducation, Autonomisation pour la Paix. Loin d’un simple slogan, cette approche vise à faire de chaque femme et de chaque jeune, un acteur du vivre-ensemble, une voix pour la stabilité.

Dans un contexte ivoirien marqué par les cicatrices encore vives des crises postélectorales de 2010 et 2020, et une méfiance croissante envers la politique, CRÉA-PAIX agit comme une thérapie collective. Par la parole, l’écoute, la valorisation des engagements féminins, il reconnecte la citoyenneté à la responsabilité.

Et dans le calendrier politique actuel, cette stratégie n’est pas anodine.

Une parole féminine pour une transition apaisée

Alors que la campagne présidentielle s’amorce, et que les grands partis peaufinent leurs stratégies, Euphrasie Yao, sans annoncer de candidature, s’impose comme une voix indépendante, crédible, et porteuse de consensus. Elle ne clive pas, elle relie. Elle ne crie pas, elle tisse. En invitant ces figures féminines de premier plan, elle rappelle que l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire dépendra aussi de la capacité à inclure les femmes, non comme figurantes, mais comme leaders de la transformation sociale.

Modérée par Yves De M’bella, doyen des médias ivoiriens, cette conférence est aussi une mise en scène stratégique : celle d’un récit maîtrisé, d’un symbole renforcé, et d’un positionnement subtil dans le débat public. Euphrasie Yao ne fait pas campagne, mais elle construit la paix, brique par brique, voix par voix.Un espoir dans l’incertitude
À un moment où l’Afrique de l’Ouest vacille entre espoirs démocratiques et coups d’État répétés, où les jeunes cherchent leur place et les femmes leur reconnaissance, le moment CREA-PAIX arrive à point nommé.

« La paix n’est pas une idée abstraite. C’est un engagement collectif, un choix quotidien, un acte de leadership responsable », rappelle le communiqué. En Côte d’Ivoire, ce choix prend désormais un visage : celui d’une femme, Euphrasie Yao, qui croit que la paix s’apprend, se partage, et se propage.

Et qui, peut-être, dans trois mois, comptera dans l’équation politique ivoirienne autrement que comme une simple voix de la société civile.

Le moment est favorable. Et ce moment, c’est maintenant.

Alpha Mourinho